Bonjour à toustes,
L’un des évènements clé de cette semaine de la mixité était la conférence proposée par le groupe SNCF en interne et à ses filiales et SA, animée par Pascal Van Hoorne, sur le thème du plafond de verre : Semaine de la Mixité | “Femmes/Hommes : Brisons le plafond de verre ensemble”.
Connu pour ses travaux sur la paternité en entreprise, c’est l’interlocuteur qui a été choisi par le groupe pour présenter ce qu’est le plafond de verre, et pourquoi il serait intéressant pour les entreprises de le “briser”. L’accent a été mis sur le fait que ce mouvement doit être effectué “ensemble”, femmes et hommes (seuls genres évoqués).
Le plafond de verre désigne le fait que, dans une structure hiérarchique, les niveaux supérieurs ne sont pas accessibles à certaines catégories de personnes essentiellement en raison de mépris de classe, de discrimination raciale ou de sexisme. Il peut, de manière intersectionnelle, être le résultat de plusieurs de ces discriminations subies simultanément (définition reprise depuis Wikipédia).
Or, lors de cette présentation d’une quarantaine de minutes, seul l’angle du sexisme a été mis en avant. Même si l’égalité femmes/hommes était célébrée en cette semaine qui suivait le 8 mars, journée internationale des droits des femmes, l’axe choisi ne permet pas d’identifier que plusieurs discriminations peuvent s’ajouter, en particulier lorsqu’on est une femme, d’origine étrangère ou racisée, d’une classe sociale défavorisée, porteuse de handicap… La mixité s’arrête donc à certains genres ici.
De plus, le contenu était léger et généraliste, et les participant.es ne sont pas reparti.es avec le nécessaire pour mieux lutter contre les discriminations sexistes dans leur milieu professionnel. L’événement a pourtant été introduit comme présenté pour “faire bouger les lignes”. Les messages passés peuvent amener à plus de culpabilisation envers les femmes, qui sont, d’après la présentation, conditionnées dès l’enfance dans des rôles genrés qui leur sont donnés et par conséquent portent donc une responsabilité lorsqu’elles n’en sortent pas d’elles-mêmes, le tout avec beaucoup d’approximations sur des faits sociologiques étudiés et avérés.
Peu de place pour les questions du tchat, qui sont soumises à modération et dont seulement trois d’entre elles ont été sélectionnées pour y répondre. Il a surtout été précisé l’intérêt économique à amener de la mixité en entreprise. Et quand, enfin, une personne du public peut demander pourquoi c’est un homme un homme a été privilégié pour cette conférence au lieu d’une femme, le groupe SNCF répond qu’il y a déjà eu des femmes qui ont présenté d’autres événements lors de cette semaine de la mixité, et qu’il est important de laisser de la place aux hommes également car avancer sur ces sujets ne se fera qu’“ensemble”.
Certaines réactions du public s’inquiétaient de l’avenir des hommes dont des femmes prendraient la place professionnellement en brisant le plafond de verre, ce qui indique que le sujet est loin d’être aussi avancé que ce que le manque de profondeur de cette intervention laisse paraître.
La section, le syndicat et l’union Solidaires sont très actif.ves et formé.es sur le sujet. N’hésitez pas à vous rapprocher de nous si vous subissez ou êtes témoin de pression, discrimination ou violence sexiste et/ou sexuelle.
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